lundi 28 septembre 2015

fin de l'éveil et entrée dans l'ascèse

Toujours pas d'accès internet sur l'iPad donc je continue à vous donner des nouvelles via l'iPhone et son petit écran...
Mon dos va mieux, grâce au gainage (merci Marie) et aux étirements mais les derniers km ont été horribles : 32 km par 30 degrés avec 6 kg sur le dos, c'est clairement trop pour moi. J'ai donc décidé de me limiter à 25 à 28 km, et curieusement Shôheri qui était partant pour plus demain a accepté l'arrêt que je lui proposais ! Lui non plus ne doit pas vouloir me quitter...
Nous sommes donc maintenant au bord de la mer et qui dit bord de mer au Japon dit alerte au tsunami. Tous les 200 m un panneau indique à quelle hauteur on se situe par rapport au niveau de la mer, il y a des sirènes partout et de temps à autre l'indication d'un refuge avec sa hauteur par rapport au niveau de la mer. Cela provoque d'étranges réflexions : je ne sais pas de combien de temps on dispose en cas d'alerte, je n'ai aucune idée du refuge le plus proche ni de la hauteur qu'il faut viser, faut-il courir, sans sac à dos donc, sauver au moins son passeport et ses cartes de crédit ???? Ce sont des questions surprenantes, mais l'obstacle de la langue rend tout étrange : dimanche, à 9 h 30, alors que je traversais seule un village paisible endormi, toutes les sirènes ont retenti, ce qui se produit normalement à midi, et une voix enregistrée a commencé un long discours. Comme personne ne bronchait j'en ai conclu que le message était du genre "bande de fainéants réveillez vous il est temps d'émerger de votre gueule de bois du samedi soir", mais cela avait un petit côté " prisonnier numéro 6" des plus étranges.
Journée marquée encore par les o-setai : petite cabane en bois à claire-voie avec à l'intérieur deux charmantes dames qui guettaient le chaland et m'ont accueillie avec du café, du thé glacé, des kakis et des tranches de patate douce brûlantes. Elles ont en outre rempli mon sac à dos de douceurs qui m'ont tenu lieu de déjeuner car le seul restaurant sur ma route était fermé. Après un tel accueil on se sent pousser des ailes !
Le bord de mer est ravissant, quand bien même la route passe exclusivement par la nationale. C'est dommage d'être aussi fatiguée car je trouve que l'on ne profite pas assez de la beauté des paysages. Des photos sur Instagram, je ne peux pas faire mieux pour l'instant.
Des baisers de 6 m de hauteur.
A.

PS : hier soir hébergement au temple 23. Peu de monde, pas cher, bonne table et superbe onsen. Mais les chambres immenses ont un côté "empire soviétique" qui manque un peu de chaleur. Shôheri a choisi pour sa part un ryokan, plus cher et sans onsen.

2 commentaires:

  1. Chère Anne, c'est avec plaisir que nous te lisons et te suivons jours après jours. Nous t'embrassons
    Catherine, Clotilde et Julie

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  2. Coucou,

    Quand nous étions sur la west coast trail, on nous a dit que nous avions huit minutes pour grimper en cas de tsunami. Huit minutes à partir de la première secousse, qu'on ne sent pas forcément évidemment… Donc il vaut mieux compter sur ses réflexes pour emporter ses affaires, plutôt que de réfléchir à ce que l'on aimerait prendre, ou de les chercher au fond de son sac :-)
    Et, normalement, les abris anti-tsunami sont supposés être construits en zones protégées… Haha !

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