jeudi 29 octobre 2015

Même au Nirvâna les journées peuvent être moroses

Je suis fatiguée et j'ai mal au dos, mais je ne suis pas là pour faire part de mes états d'âme. Ceci dit si quelqu'un sait pourquoi j'ai des bleus sous mes ampoules je suis preneuse, car ce sont eux qui sont douloureux...

Dans cette journée morose, trois rayons de soleil : un vieux monsieur qui me voit passer de son balcon juste avant le temple 77, Dōryūji, m'interpelle et me demande de m'arrêter pour m'apporter un petit henro de terre cuite qui contient un message écrit en kanji à propos du temple. Mélanie, il faudra que tu me le traduises.

Et au déjeuner une japonaise de plus de soixante dix ans, qui s'adresse à moi en anglais. Nous discutons un moment de tout et de rien. Elle habite Marugame, la ville que je viens de traverser, et veut absolument m'emmener visiter le château et essayer des kimonos. Elle est charmante, m'avoue que bien qu'habitant Shikoku elle n'a visité qu'une dizaine de temples, et nous passons un moment très agréable. Elle est allée à Paris il y a bien longtemps, et ne se souvient que de la place de la Concorde où l'on a guillotiné Marie-Antoinette... Comme par hasard je vais beaucoup mieux et suis pleine de courage après le déjeuner.

Au temple 78, Gōshōji, je me mêle à un groupe de pèlerins japonais. Ce sont des pèlerins qui voyagent en car, une bonne vingtaine cette fois-ci. Ils sont sous la conduite d'un guide spirituel, rarement un moine, souvent une femme, qui dirige les récitations en ajoutant parfois des commentaires sur le temple. Ainsi il faut une dizaine de jours pour faire le pèlerinage. Le guide de cet après-midi est pressé et n'attend pas que sa troupe ait fini d'allumer bougies et encens pour commencer le sûtra du cœur. C'est rigolo et très bon enfant. J'aime de plus en plus me mêler à ces groupes et participer ainsi de façon plus collective. De plus la récitation est rythmée par un gong, et je ne sais pas respecter le rythme toute seule. Les japonaises qui m'entourent sont toutes contentes d'entendre que je récite la même chose qu'elles et m'entraînent à la suite de leur guide dans une grotte tapissée de petites statues argentées. Nous avons tous caressé une plus grande statue puis nous sommes frotté les parties du corps douloureuses. La douleur va disparaître. Pour finir une des pèlerines m'a donné son osamé-fuda doré (50 à 99 pèlerinages). Il m'en manque encore un rouge et un vert pour que la collection soit complète.

Et oui, vous avez bien lu, le temple 78. Plus que dix temples ...

Dans les curiosités du jour, j'ai compris pourquoi les auto-écoles étaient signalées sur la carte. Celle de ce matin occupait un immeuble de trois étages, ce que j'ai trouvé curieux jusqu'à voir l'arrière de l'immeuble : une dizaine de voitures toutes blanches stationnaient sur un parcours d'entraînement miniature : feux, passages cloutés, stops, passages à niveau, giratoire, rien ne manquait pour apprendre à conduire sans aller sur la vraie route. J'ai posté des photos, mais je ne suis pas sûre que cela rende vraiment.

Des baisers

A.

PS : j'ai passé la nuit dernière dans une maison japonaise moderne qui vaut le détour ne serait-ce que pour l'architecture, Kaze-no-kuguru. Pas de dîner, mais je suis allée à vélo faire des courses au supermarché. Petit-déjeuner, wifi, douche japonaise avec baignoire minuscule. L'hôte est très gentil.

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