mardi 6 octobre 2015

Où l'auteure cesse de se prendre pour une héroïne (de manga ?)

La sciatique m' a rattrapée en haut du temple 35. Pourtant la journée avait bien commencé : douce fraîcheur du matin laissant présager que les t-shirts n'allaient bientôt plus suffire, soleil éclatant, plus de lumbago, sac à dos bien rempli et bien réglé grâce aux conseils judicieux de Marie, merci Marie, juste une petite douleur dans la fesse gauche histoire de rappeler que le chemin de la liberté n'est pas un chemin de roses.
Avant le temple 34 un jardinier m'offre une poignée de tomates cerises, succulentes.
Trois km avant le temple 35, nous arrivons, Mila et moi, au combini où nous avons projeté de laisser nos sacs à dos, le  chemin du retour passant à 50 mètres de celui de l'aller.  Je sors mon meilleur japonais, une phrase longue, tellement bien comprise que la vendeuse cherche dans tout le magasin où pourraient être les sacs que nous lui avons laissés !!! Mila finit par mimer ce que nous voulons, laisser nos sacs et partir, la vendeuse comprend, tout s'éclaire. Bref, j'ai encore des progrès à faire en japonais...
Sans sac donc, nous montons vers le temple 35, qui n'est qu'à 200 m d'altitude. Une broutille quoi, mais une broutille très pentue se terminant par une soixante de marches. Et là, au milieu des marches, sans crier gare, la sciatique se jette sur moi.
Le plus laborieux a été bien sûr de redescendre jusqu'au combini où se trouvait ma réserve d'anti-inflammatoires. Il restait douze km, une jolie colline au milieu, et j'ai choisi la sagesse, nom du taxi qui m'a conduite à notre hébergement de ce soir, juste après le temple 36.
Je pense ne pas marcher demain, le temps que les anti-inflammatoires agissent, puis explorer les transports en commun de temple en temple dans les jours qui viennent, le temps de récupérer. Cela tombe presque bien, les temples sont relativement éloignés les uns des autres, rendant la chose réalisable.
Chaque "henro", doux nom des pèlerins de Shikoku, est confronté à ses pires démons. Je pensais que mon sujet était la douleur, je crois ce soir qu'il s'agit plutôt de reconnaître et de respecter mes limites.
Gambatte kudasai !!!
A.

3 commentaires:

  1. Une héroïne sait quand elle doit se reposer pour mieux repartir. Moi tu restes mon héroïne et je suis extrêmement fière de toi. Repose toi bien

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  2. Ta fille a bien raison !
    Repose toi, prend soin de ton dos
    J'espère que tu trouveras aussi un super masseur pour te soulager en plus des anti-inflammatoires.
    Encore merci de nous faire partager tes aventures
    Bien à toi

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